L'Ode à la merde
Lorsqu'après un repas l'estomac vous tiraille, Que tout au
fond de vous le harlcot travaille ... Qu'il est doux de penser
que bientôt, pas très loin, Vous courrez prestement pour chier
dans un coin. Qu'on est bien, accroupi, les coudes sur les cuisses,
Tandis qu'environné d'une troupe de Suisses On exhibe au
grand air l'hémisphère dodu Qui cache encore aux yeux le chef-d'œuvre
attendu. Ami! Il est, dit-on, un art en toute chose, Aussi
bien a chier qu'a cultiver les roses. Or donc, pour opérer avec
discernement, Gardez-vous qu'un papier ne vienne absurdement
Lorsque l'œuvre est parfaite, écraser I'accessoire, Tss!
Tss! Pas de papier si vous voulez m'en croire, Laissez aux constipés
ce procédé piteux Qui gâche absolument un plaisir si juteux,
Que le bout de l'index, seul, fasse cet office. Quand il
aura touché trois fois votre orifice Qui vient de s'entrouvrir
comme une tendre fleur, Il teindra votre doigt d'une étrange
couleur. Ami, si vous voulez encor goûter des charmes, Sur
la blanche muraille, esquissez quelques larmes. Et si, par aventure,
abondant est l'extrait, De celle que vous aimez vous ferez le
portrait.
|